Le paradis de Suzaki
(Yuzo Kawashima, 1956)

Une fois passés le portique et le pont apparaissent l'univers interlope d'un quartier tokyoïte, la prostitution, la corruption des esprits. La symbolique est lourde de sens mais Kawashima traite l'histoire de ce couple aux abois avec une tendresse infinie qui fait penser à du Naruse (le compliment est de taille). L'intrigue, localisée principalement dans une taverne située à la frontière avec Suzaki, permet d'aborder la question du couple et plus largement de l'amour inconditionnel sans fard ni mépris, en accompagnant toujours ses personnages avec bienveillance. Avec, en filigrane, l'évocation d'un Japon défait et occupé.