Le bourreau
(Luis Garcia Berlanga, 1963)

Probablement le chef-d'œuvre du duo Berlanga-Azcona où le juste équilibre entre comédie et noirceur tient à la précision de l'écriture. On y aborde avec cruauté la famille, les traditions et la modernité, le sexe, la société espagnole par le prisme d'un thème dominant : la mort. Cette mort que l'Etat donne aveuglément n'est pas sans conséquence pour l'homme du peuple, ce bourreau d'occasion (Nino Manfredi est extraordinaire, peut-être son meilleur rôle avec celui qu'il campait dans Pain et chocolat) qui devient à son tour la victime. D'une acuité saisissante, Le bourreau est un indispensable brûlot.