La petite Lise
(Jean Grémillon, 1930)

Jamais le bagne de Cayenne n'a été filmé avec une aussi criante vérité, un naturel aussi désarmant. Passé ce long prologue stupéfiant, refusant toute forme de sensationnalisme, Grémillon développe avec Charles Spaak une histoire de sacrifice paternel en utilisant les techniques du cinéma sonore tout en limitant au maximum le recours aux dialogues. En résulte une forme de poésie tragique, portée par la gracile Nadia Sibirskaïa et le massif mais non moins fragile Alcover. Génie visuel, le cinéaste réalise avec La petite Lise un film aux allures de classique instantané.