Déménagement
(Shinji Somai, 1993)

Une merveille, il faut le dire d'emblée. Lumineux comme le visage de la jeune héroïne, formidable ; tragique comme son désarroi face à la séparation de ses parents. La sensibilité de Somai trouve peut-être là son paroxysme convoquant, n'ayons pas peur des mots, Truffaut et Comencini. Les longs plans-séquences, marque de fabrique du cinéaste, sont autant d'accomplissements techniques à chaque fois justifiés par le récit et les sentiments du personnage principal. La musique, au diapason du film, accompagne superbement les images. On gardera longtemps à l'esprit ces longues minutes finales, aux frontières du fantasme et de la réalité, où l'émotion, déjà prégnante, culmine. Ohikkoshi est un chef-d'oeuvre.