L'assassin
(Elio Petri, 1961)

Premier film d'un grand cinéaste et première manifestation déjà évidente de son talent. Le portrait de l'antiquaire Martelli (formidable Mastroianni) est une œuvre aux accents kafkaïens d'une redoutable efficacité. D'autant plus redoutable que la trame narrative (Tonino Guerra en co-scénariste), faite de flashbacks, nous dépeint un homme parfaitement cynique et manipulateur (la conclusion apporte un point final à ce portrait peu reluisant). L'assassin prend alors une ampleur remarquable avec des enjeux dramatiques densifiés. Quant à la mise en scène, le style de Petri est déjà sûr et abouti ; annonciateur de son chef-d'œuvre: Les jours comptés.