Les jours comptés (Elio Petri, 1962)
Fable magistrale sur un monde en pleine mutation, sur la modernité et, plus largement, sur l'existence, I giorni contati est sans aucun doute le film le plus abouti de Petri. La richesse visuelle (l'extrême variété des plans, la vivacité de la caméra, la beauté de la photo, dans un style qu'on qualifierait volontiers de baroque) est un argument non négligeable et ajoute au prix de cette œuvre politique puissante, à la fois ironique et labyrinthique, mais jamais désabusée. Salvo Randone incarne avec une magnifique humanité ce prolétaire découvrant soudainement une vie — croit-il — de liberté. Un chef-d'œuvre qui marque autant par sa noirceur que par sa maîtrise.