Placido (Luis Garcia Berlanga, 1961)
L'Espagne franquiste est une fois de plus raillée avec intelligence et férocité, deux qualités propres au meilleur de la comédie italienne à laquelle Placido fait immanquablement penser. Le cynisme de la bourgeoisie y est brocardé avec délice, l'opposition entre classes sociales croquée avec un sens aigu de l'observation (et une tendresse toute particulière pour les humbles). C'est à la fois drôle, touchant et d'une terrible acuité. Berlanga s'impose décidément comme le cinéaste espagnol le plus stimulant de la période.