La veine
(Luciano Salce, 1962)

Une évocation frontale, sans fard, du miracle économique italien et de la modernité. L'introduction, bercée par la jolie musique de Morricone, laisse entrevoir un film léger, comique ; il n'en est rien. A travers les péripéties de la jeune Rossella (très jolie Donatella Turri) qui, coincée entre un frère homosexuel mais adoré, des parents incarnant l'Italie patriarcale et un beau-frère aux accents fascistes, fait du mieux qu'elle peut pour trouver un travail (et un statut social), c'est le portrait acerbe d'une société remplie de profiteurs, d'arnaqueurs, de vieux pervers qui est dressé par Salce. Fort heureusement, quelques personnages viennent atténuer la virulence de la charge. La cuccagna est un joli film, désabusé mais passionnant.