Asphalte (Denis Amar, 1981)
Quel curieux film ! Difficile de parler d'Asphalte sans reconnaître qu'il est inabouti, franchement casse-gueule dans sa structure (forme chorale pas très maîtrisée), mais qu'il ne manque pas d'ambition. On pense inévitablement au Grand embouteillage de Comencini, le côté sordide et sans échappatoire en plus. Si l'on a l'impression que les personnages (à l'image de Carole Laure) ne savent pas où ils vont c'est que Denis Amar filme des êtres déphasés, complètement écrasés par la modernité, mécanisés par les départs en vacances et l'horreur autoroutière. La musique lancinante fait dès le début basculer le film dans le cauchemar. Une ambiance inoubliable (en dépit de cinq dernières minutes qui tutoient le ridicule) et une pléiade d'excellents acteurs.