Un homme marche dans la ville (Marcel Pagliero, 1950)
On regrette que l'aspect sentimental ait pris une telle ampleur dans ce récit aux accents néo-réalistes évidents. La louable intention de Pagliero (qui a travaillé avec Rossellini) de dépeindre le quotidien de dockers du Havre est ainsi trop rapidement diluée dans une intrigue conventionnelle d'adultère et de jalousie où la dimension sociale devient secondaire. Au regard du traitement des personnages, loin de l'idéalisation ouvrière d'un Renoir par exemple, on comprend pourquoi ce film a été massacré à sa sortie par le PCF. Il y a pourtant ici une vérité touchante, à l'image du décor naturaliste d'une ville que l'on devine en reconstruction après la Seconde Guerre Mondiale.