
Géants et jouets (Yasuzu Masumura, 1958)
La première véritable réussite du cinéaste. Brûlot contre l'arrivisme, Géants et jouets est un film maîtrisé de bout en bout. Dès le générique, dynamitant les codes d'un cinéma nippon habituellement plus sage, le ton est donné: la satire sur l'argent, la réussite sociale et la bêtise publicitaire a des airs de comédie américaine dont les codes sont repris pour être mieux détournés. Tout cela à l'aide de personnages archétypaux mais finement écrits (la pimbêche qui se retourne finalement contre ses employeurs, le beau-père malade, le gendre ambitieux, le jeune ingénu...). La fin, pleine d'ironie amère, en dit long sur le pessimisme des auteurs.