Le traquenard
(Hiroshi Teshigahara, 1962)

Ce premier film (c'est à souligner) réussit le pari d'être à la fois théorique, politique et sensoriel, à l'image de l'écriture de Kobo Abe, auteur de l'oeuvre originale et ici scénariste, inaugurant un compagnonnage hautement qualitatif. La puissance du propos est en effet largement soutenue par une maîtrise formelle saisissante. Moiteur et sécheresse des images, force évocatrice de certaines séquences (le combat à mort dans la boue, les déambulations parmi les fantômes) et caméra qui s'attarde sur cet enfant confronté à la solitude et à la misère... Bouleversant.