
Printemps dans une petite ville (Fei Mu, 1948)
Un bijou d'épure et d'équilibre. Le cinéaste chinois nous offre un grand film romantique et élégiaque en refusant toute forme de sentimentalisme. Narration originale (la voix-off de l'héroïne) et quasi parfaite unité de lieu (le mur en ruines et la propriété décrépite comme seuls décors) pour un mélodrame dont la rigueur morale et esthétique n'a rien à envier aux grandes réussites contemporaines d'Ozu ou de Naruse. Les blessures des personnages, comme de la Chine au sortir de huit années de guerre sino-japonaise, sont traitées avec une infinie pudeur. Et si la fin peut paraître conventionnelle, elle n'en est pas moins forte.