
L'homme que j'ai tué (Ernst Lubitsch, 1932)
Un brûlot antimilitariste de bonne facture même s'il faut reconnaître quelques silences sur-signifiants çà et là et une interprétation inégale. Mais l'efficacité du discours (la confession de l'assassin d'abord puis la magnifique tirade de Lionel Barrymore dans le restaurant sur le sacrifice de la jeunesse et à l'irresponsabilité des hommes de sa génération) répond à l'efficacité de la mise en scène et à la force de certains plans (le défilé devant les estropiés, la messe). Reste que Lubitsch est tout de même plus à l'aise dans la comédie sophistiquée qu'avec un matériau entièrement dramatique entre les mains.