L'archipel du Japon (Kei Kumai, 1965)
Quinze ans avant L'affaire Shimoyama, Kumai dressait déjà le portrait d'un Japon soumis à la présence américaine sur son sol. A partir d'un fait divers de fiction impliquant un sergent de la force occupante, le cinéaste développe une longue enquête sur les réalités d'un pays dont les hautes sphères sont corrompues par un Oncle Sam tirant finalement parti de toutes les crapuleries (marché noir, meurtre, fausse monnaie). Mais à la colère, il préfère l'amertume et le désenchantement, à l'image de son personnage principal (formidable Jukichi Uno). La mise en scène, superbe, renforce le sentiment d'impuissance. Un grand film.