Karnal
(Marilou Diaz-Abaya, 1983)

Si l'intensité dramatique culmine lors d'une séquence aussi suffocante qu'inattendue, c'est bien l'ensemble qui frappe par sa maîtrise et son implacabilité. La narration (parfaite utilisation de la voix-off) impose à son sujet gravité et charrie tout le poids d'un difficile héritage familial. Ce qui frappe aussi, c'est l'excellence presque désarmante du montage qui participe à la tension permanente et le style très sophistiqué de la cinéaste. Une œuvre forte, dérangeante par la cruauté des rapports filiaux qu'elle montre à l'écran, inoubliable par sa mise en scène.