Le propriétaire (Hal Ashby, 1970)
Le premier film d'Hal Ashby contient déjà en substance tout son cinéma: des personnages déphasés en butte à l'autorité (qu'elle soit morale, politique ou familiale), une Amérique tourmentée et une histoire tout en rupture de tons. The Landlord est une chronique douce-amère qui aborde frontalement la question du racisme à l'intérieur même des différentes communautés. C'est aussi le portrait d'un pays que le Vietnam (sans évocation directe autre que le mot "napalm") a lentement fissuré, notamment entre les générations. La mise en scène retranscrit admirablement l'ironie grinçante du propos et, si l'on peut regretter quelques effets de montages parfois un peu racoleurs, l'ensemble est vraiment très bon et les acteurs tous excellents (mention spéciale à Lee Grant qui campe une mère de famille bourgeoise aussi drôle que pathétique). Tout à fait emblématique du Nouvel Hollywood.