Daisy Miller (Peter Bogdanovich, 1974)

Après trois succès à la fois critiques et publics, Bogdanovich se lance dans cette ambitieuse adaptation d'Henry James et offre un rôle en or à sa muse d'alors, Cybill Shepherd. Le film est une réussite complète grâce à une mise en scène côtoyant chaque seconde le sublime, à la remarquable photographie, à la justesse de l'opposition Nouveau Monde et Vieux Continent admirablement rendue, aux formes successives qu'il adopte (d'abord comédie, il se teinte progressivement d'une humeur mélancolique jusqu'à cette fin sublime de tristesse) ou bien encore au jeu des comédiens (l'actrice principale bien sûr mais également le plus méconnu Barry Brown, excellent). Pourtant, l'échec au box-office était parfaitement prévisible tant Daisy Miller, à l'image de son héroïne, déroute, irrite et fascine.