Le bandit (Alberto Lattuada, 1946)

Le touche-à-tout Lattuada réalise un film passionnant à la frontière du néo-réalisme et du film noir. Sans avoir le cachet documentaire (et souvent misérabiliste) des films de Rossellini, Le bandit donne néanmoins à voir l'état de l'Italie au sortir de la Seconde Guerre Mondiale: les ruines, la pauvreté, le sort des soldats prisonniers de retour d'Allemagne, la délinquance... Visuellement il emprunte aux grands films de gangsters américains des années 30, dans son traitement de la violence également. Plusieurs séquences étonnent par leur radicalité (mort de la femme aimée, hold-up, exécution sommaire...) mais aussi par leur beauté (toute la séquence finale est remarquable). Anna Magnani et Amedeo Nazzari sont excellents.