Jusqu'au bout de la nuit (Gérard Blain, 1995)

Dire que la radicalité du propos est inversement proportionnelle au dépouillement de la mise en scène serait un bon moyen d'imaginer l'avant-dernier film de Gérard Blain (et plus largement, la tonalité de sa filmographie). Il faut voir la séquence inaugurale, quand le taulard incarné par Blain lui-même sort de prison et étreint sa vieille mère, d'une sobriété exemplaire où l'économie des mots et des plans est un personnage à part entière. Le cinéaste, fatigué, livre un brûlot qui ne s'encombre pas de nuance mais qui brille par sa sincérité. C'est beau.