Une allumette pour trois (Mervyn LeRoy, 1932)

La sécheresse et la noirceur de ce film pré-Code est saisissante. Les destins croisés de trois jeunes filles sur plus d'une décennie à partir d'un dicton populaire (le fameux Three on a Match) sont remarquablement ancrés dans leur temps, la société américaine des années 20 étant dépeinte avec une acuité qui n'appartient qu'aux films de cette période. Ce portrait de femmes bouleverse par sa finesse, tout le monde ayant ses raisons, sans que jamais l'amertume ne soit un sentiment dominant. La fin, incroyablement tragique et violente, donne encore davantage de coffre à ce film qui n'a pas besoin de plus d'une heure pour tout dire. Admirable.