Passe ton bac d'abord (Maurice Pialat, 1978)
Un réalisme qui laisse peu de place à l'optimisme. Suivre cette demi-douzaine de lycéens de la région lensoise qui doute de tout, de leurs sentiments, de leur avenir, de leurs parents, a quelque chose de tout à fait tétanisant. Pialat filme sans angélisme ni pathos une réalité crue portée des comédiens d'une spontanéité tout à fait incroyable (c'était déjà le cas avec L'enfance nue). Chômage, rapports amoureux et familiaux, bouffes entre copains... le quotidien pèse irrémédiablement sur ces gamins promis à suivre l'existence modeste de leurs parents (les matchs du RC Lens, les balades à cheval ou les soirées en boite de l'autre côté de la frontière ne changent rien à l'implacable constat). Un film d'une grande pesanteur mais qui touche au cœur. Durablement.