Harry et Tonto (Paul Mazursky, 1974)

Un road-movie bien singulier qui laisse autant de place aux distances qu'au temps qui passe. Mazursky signe un film profondément mélancolique où beauté et amertume sont des sentiments qui, loin de s'opposer, se complètent admirablement en la personne d'Harry Coombes (épatant Art Carney) accompagné de son fidèle félin. Il y a du Umberto D. dans le drame qui le frappe, du Place aux jeunes dans la manière que Mazursky a de traiter la vieillesse et le rapport aux nouvelles générations. Deux scènes terrassent par leur magnifique simplicité: lorsqu'Harry vient reconnaître le corps de son vieil ami juif polonais à la morgue et ses retrouvailles avec son premier amour. Très beau.