Gente di rispetto (Luigi Zampa, 1975)

Les mœurs siciliennes sont au cœur de ce film efficace quoiqu'un peu frustrant tant le matériau initial laissait potentiellement augurer un chef-d'oeuvre. Gente di rispetto est un film labyrinthique au possible, à l'image des nombreuses ruelles de la ville de Ragusa, secret comme la loi du silence qui y sévit, tour à tour bercé de lumière ou inondé par des trombes d'eau. Le visage lumineux de Jennifer O'Neill laisse entrevoir un temps l'espoir de rompre les archaïsmes, en vain. Ce que filme Zampa, au-delà de la tradition, c'est l’implacabilité des rapports humains et l'impossibilité d'une Italie à se défaire de son passé fasciste. La mise en scène n'est pas toujours à la hauteur mais le propos est d'une pertinence indéniable.