La cible (Peter Bogdanovich, 1968)
Issu comme tant d'autres de l'écurie Corman, Bogdanovich réalise avec ce tout petit film une sorte d'idéal cinéphilique tirant admirablement parti de sa modestie. Profitant d'un Boris Karloff encore sous contrat avec le producteur pour quelques jours et d'une liberté scénaristique quasiment totale, le jeune réalisateur signe un film singulier. Totalement en prise avec son époque, Targets (notez le pluriel du titre original) parvient grâce à son récit parallèle à célébrer un pan entier du cinéma américain et à élaborer une réflexion pertinente sur la violence. Certaines séquences sont inoubliables. Brillant.